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l'économie verte peut-elle sauver la planète?
16 juin 2011

L'économie verte peut-elle sauver la planète?

L'économie verte peut-elle sauver la planète?

Le business vert est une valeur porteuse. En France et partout ailleurs sur la planète. Ses partisans en sont intimement convaincus et les plus sceptiques ont dû s'y résoudre. L'activité économique ne peut plus désormais s'envisager autrement que sous l'angle du développement durable.

Leader français de la fabrication de panneaux solaires, la société Photowatt, croule sous les commandes. De 80 employés en 1996, elle est passée à 650, et en comptera 2500 dans dix ans. Spécialiste des éoliennes, la Compagnie du vent vient, elle, de céder 50% de ses parts à Suez pour 330 millions d'euros. Trente fois son chiffre d'affaires. Quant à la filiale Energies Nouvelles d'EDF, elle a vu l'an dernier son bénéfice net grimper de 134,7%.

L'économie verte a le vent en poupe. Un phénomène planétaire."Nous commençons à assister à un développement industriel de grande échelle, pas seulement à un ajustement du secteur de l'énergie", estime Sylvie Lemmet, directrice de la Division technologie, finance et industrie du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement). Elle cite à l'appui les 75 milliards d'euros d'investissements dans les énergies propres en 2007. Une hausse de 400% depuis 2004. Ils pourraient même atteindre les 800 milliards de dollars en 2030, prédisaient en février dernier à Davos les experts du Crédit Suisse.

La technologie verte est la plus vaste opportunité économique du siècle, martèlent ses promoteurs. Ils célèbrent cette nouvelle alliance de l'écologie et de l'économie qu'imposent l'urgence de la lutte contre le réchauffement climatique et la hausse des prix du pétrole. Pour qu'elle soit viable et attire le grand public, reste à l'encourager politiquement.

Agir vite

"Le transfert d'une économie mondiale basée sur des carburants fossiles, polluants et épuisables vers une basée sur des énergies renouvelables illimitées et une efficacité énergétique accrue requiert un changement d'attitude de la part des investisseurs et des gouvernements", estime Sylvie Lemmet. "Ce sont les gouvernements qui fixent les règles, le marché ne va pas réussir tout seul. On a besoin de lois!", martèle à toutes les tribunes l'ex-vice président américain Al Gore, récompensé l'an dernier avec les experts du Giec (Groupe intergouvernemental d'étude du climat) d'un très symbolique prix Nobel de la paix.

Car certes, 2007 a vu la tenue de sommets internationaux sur le sujet à New York et à Bali. Et la France réunir son Grenelle de l'environnement. Mais déjà, l'ambitieux "plan climat" présenté début 2008 par Bruxelles pour réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, se heurtent aux réticences de pays comme la France et l'Allemagne. En raison de son coût, 60 milliards d'euros par an, et de leurs industriels qui craignent de voir leur compétitivité plombée par de nouvelles législations antipollution.

Agir dès aujourd'hui coûterait vingt moins cher, prévient pourtant le rapport de Sir Nicholas Stern. Selon l'économiste britannique, si rien n'est fait, les conséquences du réchauffement climatique imposeront d'ici 2050 un krach digne de celui de 1929. La question agite jusqu'à la Confédération européenne des syndicats qui, s'inquiétant des conséquences sociales, appelle dans une récente étude à "la mise en place, sans tarder, des options politiques les plus efficaces, pour réaliser le double dividende de la lutte contre le changement climatique et la de la création d'emplois de qualité".

Une foi inébranlable

En France, le Syndicat des énergies renouvelables estime d'ailleurs à 220.000 le potentiel d'emplois généré par les nouvelles filières d'ici 2020. Celles-ci ne représentent en effet que 2% des sources d'énergie consommées sur la planète. La capacité solaire mondiale actuelle suffirait à peine à alimenter la ville californienne de San Diego.

Les efforts menés sur "l'efficacité énergétique" s'annoncent tout aussi prometteurs. Selon un rapport du cabinet d'études McKinsey, au moins la moitié des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires peuvent être obtenus en dégageant un profit net pour l'économie mondiale. Le chimiste américain DuPont a ainsi émis 80% de moins de gaz à effet de serre en 2006 qu'en 1990, et en a tiré un profit de trois milliards de dollars.

"On peut faire quelque chose de bon pour l'environnement, de bon pour notre business et de bon pour la société", se félicite Marc Tercek, directeur du centre pour les marchés de l'environnement de Goldman Sachs, la banque d'affaires de Wall street convertit depuis 2005 aux opportuns investissements verts.

Mais c'est une foi inébranlable dans la capacité de ses semblables à innover qui motive le californien Vinod Khosla. Cet ancien fondateur de Sun Microsystems finance les recherches sur les nouvelles technologies vertes de pas moins de vingt-six start-up, avec le même esprit que lors de la fièvre internet. "Vous verrez que dans ce domaine aussi nous allons créer des Google, Yahoo et autres Microsoft!"

Résumé : L'activité économique ne peut plus désormais s'envisager autrement que sous l'angle du développement durable.

Source : http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/L-economie-verte-peut-elle-sauver-la-planete-95109/

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